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Association Familiale Catholique du Bas-Dauphiné
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31 mars 2015

UDV2015 Bourgoin : intervention locale : Est-il possible de dire ce qu’est une personne ?

Intervention Soirée UDV du lundi 23 mars, module 3, Dominique Cadi

 udv

 

Contexte actuel :

Est-il possible de dire ce qu’est une personne ?

Parler de la personne, c’est un peu comme parler d’un cylindre, un élément solide très complexe que l’on peut décomposer en trois formes différentes. Le cylindre n’est pas la somme du rectangle et du cercle, et du cône, mais il les comprend, pourtant, il n’est pas réductible à l’une de ces trois formes ! Le tout, le cylindre, n’est pas seulement la somme des parties car il a des propriétés supplémentaires.

De même, la personne psychologique (ou affective, sensible) et sa dimension spirituelle ne peuvent être scindées de son corps : c’est l’unité de la personne.

De plus, il serait faux d’établir une hiérarchie entre ces différentes composantes et de dire que le biologique est premier et que les hormones déterminent tout, ou que c’est plutôt le psychologique ou encore que le sociologique est premier et alors, tout serait réduit aux us et coutumes d’une région et d’une époque, ou à l’éducation, ou bien aux rites familiaux.

L’homme n’est pas seulement un organisme animal auquel s’ajouterait la conscience qui le surélève. Il est le seul être qui a un corps. Pour l’animal, nous parlons seulement d’organisme.La personne humaine est un être vivant rationnel, doué de sensibilité et de spiritualité. C’est cette dernière qui la spécifie en la différenciant du monde de la nature. L’intelligence la rend capable de juger le vrai, de saisir le bien et d’apprécier le beau, la volonté lui permet de choisir librement, sans contrainte, les biens lui permettant d’accéder vers son but : le bonheur.

Ainsi, si la personne est à la fois sexuée, corporelle et spirituelle, pour grandir, pour s’épanouir, elle va chercher à se connaître, à s’accepter telle qu’elle est, à se développer selon la totalité de ce qu’elle est, pour en réaliser l’unité.

Pourtant, la vision actuelle de l’être humain est une idéologie de dissociation qui, pour le libérer, essentiellement des contraintes physiques, propose de nier la vérité de cette partie visible et matérielle de la personne qu’est le corps. Ainsi par exemple, si le sexe de mon corps m’empêche d’être ce que je crois être moi-même, je dois me libérer de mon corps, ou si la sexualité génitale m’apporte du plaisir ou du bien-être, sans nuire à ma santé ou à celle de l’autre, je peux prendre ce plaisir.

Or, le corps n’est pas un objet, il n’est pas neutre. Le corps humain n’est pas disponible, il ne peut être dissocié de la personne !

Je ne sais pas si vous avez entendu parler de la nouvelle éthique mondiale qui nous fait passer entre autre par le glissement des mots :

 “…de l’autorité à l’autonomie et aux droits de l’individu, de l’époux aux partenaires ; du bonheur à la qualité de la vie ; de la famille à la famille sous toutes ses formes ; des parents aux reproducteurs ; de la connaissance aux compétences ; de la vie humaine à la vie sous toutes ses formes ; de la charité aux droits ; de la souffrance dans la dignité au droit de mourir ; …[1]

 

Pour notre réflexion, il est nécessaire de différencier entre autres, la santé reproductive de la procréation, la maternité “sans risques“ de la maternité saine pour la mère et l’enfant, des campagnes pour la contraception et le préservatif de l’éducation à la chasteté et à la fidélité.

Cette idéologie est apparue à la suite à la conférence du Caire de septembre 1994 sur la population et le développement, puis à celle de Pékin de septembre 1995 sur les femmes. Une grande partie des réflexions et des recommandations furent consacrées à la lutte à mener contre toute forme de discrimination à l’égard des femmes et pour la promotion de l’égalité et du partage du pouvoir entre les femmes et les hommes. Des réserves ont été émises sur le programme d’action prévu, à ce moment-là, par une délégation du Saint-Siège, “sur l’orientation foncièrement individualiste et libertaire, et le manque de réflexion sur la moralité des moyens mis en œuvre dans la recherche d’une maitrise de la fécondité[2].“

Dans cette nouvelle éthique, la dimension relationnelle et sociale de la sexualité n’est pas prise en compte, ni ses fondements anthropologiques et moraux. Toutes les pratiques dans ce domaine sont mises sur le même plan et sont également approuvées, pourvu qu’elles se révèlent satisfaisantes en toute sécurité pour les individus. Il s’en suit la promotion d’une éducation sexuelle pour les adolescents réduite à une formation sanitaire dont les parents sont écartés. Ce concept mal défini de “santé sexuelle et reproductive“ crée des ambigüités dans les termes et les buts et tente de promouvoir, de propager et de banaliser la contraception, l’avortement et le droit à l’enfant en omettant les graves conséquences morales, physiques et psychologiques négatives sur les personnes.

Toutes ces données et réflexions (un peu longues) nous aident à comprendre pourquoi il n’est humainement (au sens propre du terme) pas possible de vouloir un enfant comme je veux, quand je veux, à n’importe quel prix (et nous avons vu le tri embryonnaire, ce que deviennent les embryons surnuméraires, le poids du projet parental sur la vie des embryons …) et pourtant, notre société nous y conduit. C’est le thème de cette soirée !

  • la GPA
  • la PMA ou FIV
  • La FIV à trois parents
  • A un autre niveau, le transhumanisme qui dissocie corps et intelligence

 

En séparant la personne en ses différentes dimensions, l’union de la procréation, l’enfant de ses parents biologiques etc … nous ne respectons pas l’anthropologie humaine, nous ne faisons pas grandir l’humanité, bien au contraire, on instaure un divorce corps et cœur (comme nous l’avons entendu) ou corps et âme, intelligence, qui disloque la personne. Nous sommes entrainés vers une main-mise de la technique sur l’avenir de l’homme, une intrusion d’une 3e personne au sein de l’amour du couple au creux même de son intimité, le plus souvent un médecin.

 

Quand nous nous sommes mariés, jeunes étudiants nous souhaitions avoir des enfants. Nous avons été comblés par une famille “raisonnablement“ nombreuse. Nous n’avions pas été formés aux méthodes naturelles de régulation des naissances, ni de façon particulière au respect du corps et de son rythme mais cahin-caha entre les mois d’allaitement et les nombreuses gardes de mon mari, cela s’est bien passé. Je n’avais pas eu de difficultés à ne pas prendre la pilule, car, peut-être comme pharmacien, je n’aime pas prendre des médicaments. Mais là, pour enrayer le rythme naturel de mon corps, je ne le pouvais pas, c’était un “non“ spontané !

Certains pourraient appeler cela insouciance, inconscience ? ou d’autres : abandon, confiance en Dieu, en l’avenir, en la vie ? Je ne pourrais pas vous répondre.

 

Nous étions dans la “grande“ époque de la colère de l‘après mai 68 et la sortie de la lettre encyclique Humanae vitae « sur le mariage et la régulation des naissances » promulguée par le pape Paul VI le 25 juillet 1968…

Nous participions déjà à un groupe de réflexion de bioéthique et allions dans les lycées parler aux plus jeunes de la vie dès le début de la conception.

Beaucoup plus tard, à l’occasion de deux jours de réflexion sur cette encyclique, en 2008, au Collège des Bernardins, j’ai enfin compris (on commencé à comprendre) ce que signifiaient la confiance de Dieu en l’homme, la grandeur de la liberté que Dieu lui donne, la beauté de l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, et combien il est créé pour grandir sans cesse dans une véritable tension et aspiration à plus grand que lui, tendu vers une certaine plénitude, du coup à : l’importance de la formation de la conscience et du sens critique (et ceci dès le plus jeune âge)…m’est apparue évidente !

On nous avait aussi présenté l’écologie humaine, mots assez peu souvent associés ; c’était presque révolutionnaire ! On veut bien faire de l’écologie mais trop rarement pour soi-même, pour son propre corps !

Personnellement, ayant eu la chance de bénéficier d’un certain nombre de formations diverses (autres que mes études scientifiques) et étant engagée pour la promotion de la famille en général, j’ai rapidement ressenti le besoin d’un lieu qui pourrait m’aider à rassembler tout ce que j’avais reçu en lui donnant un peu de recul (ou de hauteur), et me permette de faire face à ces défis de société. J’ai trouvé, de façon inattendue, dans la première promotion française du Master “sexualité et fertilité conjugale“ proposée par l’Institut JP II, ce que je recherchais.

  • Travail sur l’unité de la personne,
  • Réflexions  sur : qu’est-ce qu’aimer en vérité ?
  • Enseignements de bioéthique et sur l’évolution des repères qui sont passés de ceux de la morale chrétienne, à ceux d’une éthique philosophique puis à la bioéthique, actuellement à la biopolitique
  • Bases solides de théologie morale fondamentale
  • Formation médicale (puberté, maladies MST, dysfonctionnement gynéco…)
  • Formation spirituelle profonde et humaine

à Associées à une formation de monitrice en Planification Familiale Naturelle, très enrichissante.

J’ai pu achever ce master en mars dernier.

 

à Tout ce qui nous a été enseigné nous démontre la cohérence de la personne, de la personne dans sa totalité, de sa tension vers l’unité, de sa recherche d’un véritable chemin de bonheur et d’accomplissement personnel (constat jeunes qui se préparent au mariage) ; je n’ai pas un corps, je suis un corps ! Je suis mon corps !

 

La découverte des MAO m’a permis de comprendre en vérité un nouvel art de vivre sa fertilité en couple, d’approfondir et de mettre des mots sur le sens de la sexualité, chemin de communion des corps, des cœurs, des esprits, à la fois une richesse et un lieu de fragilités, dans le respect total de l’autre.

Nous savons que tout n’est pas si facile, que des couples sont en attente d’enfants, ou attendent un enfant qui est différent de ce qu’ils désiraient, qu’ils ont besoin d’être accueillis dans leur souffrance et leurs difficultés, accompagnés, aidés, soutenus…

Mais aussi des couples se séparent car ils n’arrivent pas à concevoir ou qu’ils ont vécu des parcours de PMA dans la douleur, parfois de véritables parcours de combattants. Nous savons aussi et heureusement qu’il y a la joie d’accueillir un enfant.

Question trop souvent occultée : quelle fertilité pour les couples mais aussi quelle fécondité dans la société autre que l’enfant ?

 

J’ai découvert aussi la NaProTechnologie (Natural procréative Technology), une médecine restauratrice de la fertilité, respectueuse du couple et du mariage, fondée aux États-Unis en 1990 en réponse à l'appel du Bienheureux Pape Paul VI à aider les couples dans leur mission de procréateurs. Basée sur l'observation précise du cycle féminin, elle étudie la fertilité du couple et utilise des moyens médicaux et chirurgicaux de pointe pour restaurer la fertilité de l'homme et de la femme, et de leur permettre de concevoir de manière naturelle. L'approche de cette méthode est d'évaluer et d'améliorer le potentiel de fertilité du couple en cherchant les causes sous-jacentes de l'hypofertilité et en établissant un traitement sur mesure. Elle permet, entre autres, de repérer les terrains favorables aux fausses couches et de les éviter ou encore de traiter diverses pathologies gynécologiques.

 

Merci à Alliance Vita de permettre toutes ces réflexions et d’ouvrir les débats au plus grand nombre !



[1] Ibidem, p 3.

[2] Ibidem, p 21

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